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Article pour Rêve de Femmes n°5

Voyage vers l’Utérus                                                                                   sorcierenet

L’Utérus est un organe qui nous permet une plongée dans les différents aspects du Féminin, du féminin de la femme puisque l’homme en est dépourvu.

Spécificité

Féminin il l’est puisque l’idéogramme chinois pour le décrire est : gong zi  le palais du fils ? ? .

Ainsi il fait partie des organes curieux ou merveilleux, les qi fu car il possède une spécificité yin qui lui permet de conserver en gestation le fœtus, et une spécificité yang lui permettant de servir d’émonctoire pour le sang. Si nous considérons ces deux particularités on se rend compte que l’utérus peut conserver longtemps des mémoires comme un foie, un rein etc… mais qu’il peut servir aussi à éliminer ces mémoires ou ce qui s’inscrit dans le sang, comme le mauvais sang, la colère, l’agressivité, les pulsions de vie (gestation) ou de mort (destruction).

Pareil à tous les organes et tissus du corps, l’utérus conserve l’empreinte des chocs physiques, chimiques, énergétiques, psychiques et psychologique, ce qui fait qu’il nourrit des intentions qui pourraient se traduire en pathologies.

En étant lié au sacrum par un ligament (sacro-génito-pubien), toute chute sur les fesses peut créer des tensions sur l’utérus, le basculer vers l’avant (antéflexion) vers l’arrière (rétroflexion)…des mémoires chimiques peuvent s’y déposer, en relation avec des médicaments (antibiotiques ou contraceptifs), des vides d’énergie ou de vascularisation peuvent l’affaiblir, des plénitudes peuvent le rendre inflammatoire ou oedemateux. Tout ce qui a été vécu affectivement et plus particulièrement sexuellement peut perturber sa vie en se déposant dans ou autour de ses tissus le rendant fibromateux (il emmagasine) ou spasmodique (il rejette). Il produit alors des contractions utérines et des règles douloureuses (dysménorrhées) ou une congestion utérine avec lourdeur abdominale et saignements (ménorragies).

Caractériologie

Il est fréquent de trouver des nœuds émotionnels arrimés à l’utérus, que l’on peut dater à la grossesse de la mère ou à la puberté ou à une peur d’être enceinte, ou à l’époque d’un avortement qui représente toujours un choix pénible, conscient ou inconscient, ou à des épisodes sexuels mal vécus.

On a maintes fois constaté que les nœuds d’utérus ne sont pas liés symboliquement au même refoulement astral que les nœuds sur les ovaires davantage en relation avec l’image ou la sensation de la féminité vénusienne alors que l’utérus mémorise un déni plus maternel et lunaire provenant de la mère ou de la femme par rapport à sa maternité, acceptée ou refusée pour des critères biologiques ou de choix de vie.

L’importance de l’utérus tient aussi à sa situation au centre du bassin comme un battant de cloche à l’envers, ou comme une corne d’abondance tournée vers la terre en partenariat avec le premier chakra qui reconnecte à la terre soit pour se libérer des tensions soit pour puiser les énergies de la Panchamama notre mère nourricière qui peut recevoir nos peines et nos ressentiments.  Gong Ze est relié à l’avant au Ren mai, merveilleux vaisseaux qui distribue les énergies vitales, et à l’arrière au Du mai, qui gouverne les énergies psychiques ; il se trouve aussi au centre du Chong mai, vaisseau d’assaut qui monte à la gorge en diffusant l’énergie ancestrale et sexuelle du petit bassin. Malheureusement cette énergie qui pourrait participer à la transformation intérieure de la femme est bloquée par la gestation dans le bassin ou par l’astralité dans le centre solaire pour confirmer un besoin affectif et un plaisir sentimental. Les femmes qui ne voulaient pas de cette utilisation trouvèrent d’autres moyens pour utiliser consciemment leur utérus au service de leur pouvoir personnel, l’utérus devint un organe de pouvoir. Il s’en suivit des pratiques en relation avec l’utérus pour conscientiser l’utilisation des menstrues avec les phases lunaires afin de se purger de mémoires remplies de haine, d’agressions sexuelles, de contraintes masculines et d’héritages de femmes bafouées ou soumises. L’offrande du sang, la respiration dans l’organe, et l’utilisation de plantes de pouvoir, de chants, de danses se sont mis en place selon les époques et les cultures.

Sacré organe, organe sacré

L’utérus devint le représentant de la déesse, il avait le pouvoir de donner la vie, il était considéré comme la porte sacrée entre notre monde et le monde invisible que l’on pouvait emprunter par la naissance, l’initiation, la mort ou l’envol chamanique. Cette envolée permettait de passer dans le monde de l’astral, derrière la face visible de notre réalité, dans le monde du mystère, le féminin de dieu ; Les sorcières enduisaient le manche du balai avec leurs plantes de pouvoir qui étaient leurs alliées : la bryone, la belladonne, la jusquiame, le datura, et bien sûr la mandragore ; le contact de cet onguent avec la vulve induisait un rapide passage dans le corps des substances actives la scopolamine pour l’engourdissement et le passage dans le monde du rêve et l’atropine pour l’excitation et les visions, la sensation de vol était donnée par la mandragore et l’aconit.

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La plante sacrée de la déesse Hécate est la belladonne (Atropa belladonna), la plante d’Aphrodite était la Mandragore (Mandragora officinarum) ; utiliser ces plantes consolidait le lien charnel avec l’entité féminine et ses pouvoirs. On comprend que la volonté de restreindre le pouvoir féminin devait passer par l’interdiction d’utiliser ces plantes toxiques.

La femme et son utérus se limitaient à l’élevage sous le contrôle du masculin.

Par contre lorsque le masculin y trouve son intérêt sous la forme de lobby pharmaceutique l’utilisation des plantes revient au goût du jour pour stimuler par exemple un utérus en employant l’ergobasine, dérivée de l’ergot de seigle, qui favorise les contractions, alors qu’il était utilisé dans la Grèce antique lors des Mystères d’Eleusis pour permettre l’extase propre aux initiés pratiquant la voyance ; ce sont ces mêmes alcaloïdes que l’on retrouve dans les graines d’ololiouqui, la drogue sacrée des Aztèques du Mexique qui favorisait les visions lors des cérémonies de dialogue avec les Dieux et qui se revèle être l’Ipomoea violacea.

Cet organe de pouvoir qui permet le rappel de soi est autant saturnien par l’alignement et la détermination, que lunaire par sa fonction maternelle qui pousse à prendre soin de soi et de ses besoins profonds ou des autres sans pour autant les materner par abus de pouvoir. Comme tous les organes il périclite lorsqu’on l’oubli ou lorsqu’il ne fonctionne que de manière automatique, biologique sans un lien construit jour après jour avec la conscience et rempli par la sensualité. La distance entre l’idéal de sexualité et la réalité vécue sexuellement produit une tension interne dans l’utérus et des dé-règlements conduisant au syndrome prémenstruel (abattement, tristesse, énervement, morosité, règlements de compte…).

Bruno REPETTO

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