Les Gui se traduisent par démons, fantômes, revenants, le caractère chinois se prononce comme l’idéogramme Gui ? qui veut dire revenir.
Les Gui centripètes sont opposés aux Shen les esprits célestes, centrifuges. Les gui sont des manifestations tangibles qui se révèlent de façon inattendue, insolite, inquiétante. Ils sont les acteurs des forces inconscientes, chtoniennes, qu’ils quittent par effraction souvent attirés par les transgressions des humains envers eux-mêmes ou envers la nature, par des marques d’irrespect à l’encontre des forces vitales ou de la physiologie.
Comme le dit Zhuang Zi : » les esprits des Gui et les esprits empereurs créent le Ciel et la Terre« .
Lao Zi ajoute : » pour gouverner selon le Dao, les Gui ne sont pas des Shen, ce n’est pas qu’ils ne soient pas esprits, mais ils ne doivent pas blesser l’homme« .
Les Gui sont des puissances qui individuellement sont nocives mais qui ont un rôle et une justification dans l’équilibre naturel global. Ils sont souvent les gardiens de lieux : ponts, grottes, cavernes, bois, rochers, animaux, eaux stagnantes ont les nomment Mo, parfois dans des objets qui ont reçus un affect fort, durant longtemps et qui sont devenus malfaisants, ils sont appelés Mei.
Ce sont des entités ou énergies qui dans l’Homme ne sont pas à leur place et deviennent ainsi offensantes.
Puisqu’ils sont du domaine du yin, des Reins, de l’eau, ils sont apaisés par une reconnaissance venant du feu, de la conscience, du coeur. Les rites et sacrifices abandonnés de nos jours, servaient à reconnaître ces forces obscures, refoulées dans des pulsions et des culpabilités enfouies dans le corps ou la matière (émotions refoulées). Traditionnellement dans le chamanisme, les saveurs, les plats, les offrandes d’alcool leur sont dédiés ainsi que la musique et les incantations (cf le caractère Ling du pouvoir personnel).
Sans cela la réplique des Gui sera vengeance sous forme de calamités et de maladies, ils s’insinuent dans le corps comme des vers et parasitent les méridiens d’énergie et les organes. De nombreux points d’acupuncture portent le nom de Gui, l’énergie est alors entravée dans sa libre circulation, le psychisme est perturbé, et les comportements abbérants s’extériorisent (boulimie, anorexie, tabagisme, luxure, obnubilations, obsessions…). Les Gui sont sous la dépendance des 7 Po qui regroupent les tendances morbides ou obsessionnelles du psychisme semi-conscient en relation avec l’entité psychique du Poumon. Ceci sera abordé en stage spécifique dès la fin 2010 pour les plus avancés des participants aux formations.
Des lieux entiers ou des régions peuvent être contaminées si leur passé porte un contenu de violence ou de répressions.