Le Coeur est l’organe représentatif de la modalité énergétique que les chinois nomment Feu. Comme nous l’avions vu au printemps pour la modalité Bois, le Feu a des caractéristiques spécifiques que l’on retrouve au niveau du mental, des émotions et du physique.
La physiologie du Feu est le rayonnement, ce qui se caractérise par un mouvement moins vecteurisé que le bois qui pousse vers le haut ou vers l’avant. Le rayonnement s’effectue dans toutes les directions de l’espace, ce qui présente un intérêt dans le travail sur le corps énergétique qui bénéficiera d’un élargissement de volume conséquent. Dans la pensée chinoise le Feu est très semblable à l’excès d’activité, il correspond au sud et au Tai Yang, à l’été et au maximum de chaleur, ce qui peut se traduire par des inflammations, surtout si la chaleur externe pénètre dans le corps et s’associe à la chaleur interne comme dans le cas de l’insolation. Avec le Feu les personnes s’agitent, s’échauffent tant sur le plan mental que sur le plan physique. Le feu, Huo 火 en tant qu’empereur, devrait avoir la lucidité de contrôler toutes les fonctions physiques et énergétiques du corps, en régulant, organisant, les pensées par rapport aux actions, les émotions par rapport aux évènements, et les 4 autres modalités entre elles, afin qu’aucune ne soit prédominante ou insuffisante.
Un manque de feu se traduira bien sûr par un ralentissement physiologique, une peau froide, une circulation ralentie surtout dans les extrémités, un ralentissement des fonctions organiques, une morosité, un manque d’enthousiasme, une déprime, un manque de joie de vivre. Un excès de feu (un pléonasme), fera de la personne une excitée, avec des rougeurs sur le corps et le visage, des suées brusques, une logorrhée, des ricanements ou des rires hystériques incontrôlables. L’individu passera pour un bon vivant un peu trop envahissant ou bruyant, avec plein d’idées et d’envies qui fatiguent l’entourage. Par contre, un trop grand désir factice de paix peut éteindre le feu et faire de yogis ou de méditants des tristes sires sans humour, un peu coincés dans leur solennité. Pour éviter la tachycardie ou l’infarctus, le rythme cardiaque et la régulation circulatoire sont en recherche subtile d’équilibre sur le plan énergétique, cette subtilité se retrouve sur le plan astral entre l’euphorie et la sérénité et incombe au Maître du Coeur (MC). Tout ce qui échauffe peut perturber cet équilibre surtout lors des saisons chaudes : trop d’agitation, d’exercices intensifs, trop d’aliments échauffants comme l’alcool, l’ail, les grillades, les torréfactions, les produits fumés, les piments, ce qui et trop amer et durcissant peut altérer les parois artérielles, les expositions prolongées au soleil, au sauna, aux bains hyperthermiques accentuent les battements cardiaques qui refroidissent le corps par sudation excessive, au détriment du sang (le coeur contrôlant le sang). La transpiration permet au corps de lutter contre la chaleur et la sécheresse, éviter la sauge qui est antidiaphorésïque (bloque la transpiration) et consommer ce qui régénère les liquides organiques : concombre, courgette, banane, melons, pastèques, laitues ….
Les pratiques ancestrales sur le Coeur (comme le souffle rouge, enseigné dans la formation d’acupuncture et senti énergétique) devaient conduire progressivement à la Sagesse, au Xu Xin, le coeur -vide, qui observe et reste le témoin de tous les mouvements internes et externes, sans rien vouloir garder ni refuser. Ce qui est loin des prises de tête quotidiennes pour des peccadilles. Ce Coeur présent au Présent, vide de toute attente créant une tension dans la poitrine, permet enfin la juste activité du chakra cardiaque qui distribuera l’énergie de vie dans tout l’oeuf énergétique avec une dilatation rayonnante gage d’une la charge énergétique équilibrée. Première étape vers l’Amour désintéressé et l’Intuition active.