Les reins sont les organes représentatif de la modalité énergétique que les chinois nomment EAU (shui 水 ). Comme nous l’avions vu cet automne pour la modalité Métal, l’EAU a des caractéristiques spécifiques que l’on retrouve au niveau du mental, des émotions et du physique.
Sur le plan physique l’Eau gère l’élimination, les liquides (urines, menstruations), la sexualité, le système osseux, les moelles, le cerveau, l’utérus; un dérèglement de l’Eau en excès ou en déficience provoque des pathologies à ce niveau : troubles urinaires, troubles gynécologiques, problèmes articulaires, troubles sexuels… Les causes sont nombreuses comme dans chaque modalité. La cause énergétique est une baisse de la fonction des Reins qui gèrent soit les liquides (fonction Yin des Reins) soit la dynamique sexuelle (fonction Yang des Reins ou Feu); les reins aiment le repos et le ressourcement pour se préparer à l’action, pour ne pas leur nuire il est donc conseillé d’éviter les aliments trop salé comme les saumures (olives, charcuteries, salaisons..).Depuis des siècles, les êtres humains étaient coupés du monde par la neige, le froid, le gel. Les activités extérieures étaient limitées, plus de moisson, plus de vendanges, plus de récoltes, tout était en dormance, en hivernation. Ce moment de l’année est particulièrement bien choisi pour reprendre des temps de calme, de repos, faire des bilans sur l’année écoulée, se ressourcer pour conserver l’énergie dans le Foyer inférieur. L’Eau est propice aux introspections, aux rêves, au travail sur la lignée, les secrets trans-générationnels.
Ces mêmes pathologies du foyer inférieur, peuvent avoir une cause émotionnelle ou mentale.
Les Reins ont la capacité à réaliser (le Zhi 志 ). Ils conservent en profondeur nos aptitudes, nos talents cachés, nos capacités non encore exploitées. L’Hiver, saison des Reins est le moment propice pour descendre dans les profondeurs de l’Etre et rencontrer ces potentialités. Cependant cette quête n’est pas sans difficulté car en chemin nous rencontrons les peurs. Les Reins conservant l’énergie sexuelle ou génétique, notre programme profond, ils s’entourent de l’énergie des peurs qui débutent dès la vie foetale, lors des premières contractions utérines, puis lors du passage dans la filière génitale et enfin dans la rencontre avec un nouvel environnement qui oblige à de nouvelles fonctions physiologiques telles la respiration d’air ou la digestion sans cordon ombilical (les matrices périnatales). La peur est donc à la base, le fondement de la vie de l’individu. Les peurs se poursuivent dans la vie post natale : peur de ne pas être aimé, compris, reconnu, accepté, de ne pas être à la hauteur, de ne pas y arriver…Ce qui peut ne pas faciliter la vie relationnelle et la vie sexuelle.
L’Hiver et l’Eau seraient mieux employés pour une descente dans notre profondeur plutôt que pour des descentes à ski, mettant de coté les peurs internes, tout en se faisant peur à l’extérieur.
Cette saison où le froid extérieur invite à un repli sur soi, autour de notre origine, permet d’éclairer le but de notre venue sur Terre, le but de l’incarnation, la rencontre avec notre destinée contenue dans le Yuan Qi, l’énergie originelle en réserve dans les reins.